Alors que le ministre iranien des Affaires étrangères vient de recevoir à Bruxelles ce que l'Europe qualifie de " paquet de ses propositions" pour sauver l'accord nucléaire, le président du Conseil stratégique des relations étrangères de la République islamique d’Iran est à Paris. Kamal Kharazi qui assistait à une réunion de la fondation « Leaders pour la paix » s’est entretenu avec Jean-Pierre Raffarin, président de la fondation et ancien Premier ministre français.
Kharazi est revenu sur le retrait américain de l’accord Iran/5+1 signé en 2015, affirmant l'importance que revêt la réaction européenne à " cette violation flagrante du droit international".
Subir les velléités de la Maison Blanche ou tenir tête aux pressions américaines et faire preuve d'indépendance d'action, voilà le dilemme auquel l'Europe fait face. La décision de Trump de se retirer de l’accord nucléaire avec l’Iran constitue un exemple de plus du désengagement systématique des États-Unis envers les accords internationaux au mépris des lois et du droit international. Les Américains ont réservé le même sort à l’accord de Paris, signé en 2016. Les États-Unis n’accordent aucune importance aux décisions prises à l’unanimité via des instances internationales, a affirmé Kharazi.
" Le revirement de Trump dans le cadre de l’accord nucléaire témoigne d'une chose : les mécanismes en vigueur ne sont plus efficaces. Une réforme s'impose de toute urgence", a-t-il ajouté.
Les garanties que demande l'Iran
L'Iran vient de donner un délai de quelques semaines à l'Europe pour fournir des "garanties", si elle veut que l'accord nucléaire survive au coup fourré des Américains. Quant aux garanties, les sources diplomatiques les énumèrent ainsi :
- L'Iran exige que l'Europe fasse condamner la décision de Washington au Conseil de sécurité dans la mesure où celle-ci a ébranlé les fondements du droit international.
- Le PGAC a été un deal et il devrait le rester. Les garanties européennes devront permettre la poursuite des transactions bancaires entre l'Iran et l'Europe au même titre que le maintien de la vente du pétrole iranien et des investissements européens en Iran.
- Les négociations avec l'Europe devront aboutir dans un délai bien déterminé, tout au plus quelques semaines ( entre 45 à 60 jours). Il est hors de question que l'Iran négocie avec l'Europe, comme il a négocié le PGAC.